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mercredi 10 mai 2017

L’école, un bien commun à protéger


Mardi 9 mai, les enseignants du collège Henri Wallon de Bezons ont exercé leur droit de retrait[i]. Les professeurs dénoncent l’insécurité grandissante dont leurs élèves et eux-mêmes sont victimes au quotidien. Ce que l’on appelle pudiquement « incivilités » se multiplie, des intrusions dans le collège perturbent le collège et l’agression d’une élève a eu lieu pendant le trajet de sa classe entre l’établissement et une installation sportive. 

Comment nos enfants peuvent-ils apprendre dans ces conditions ? Comment les professeurs peuvent-ils enseigner ?

L’école de la République doit être sanctuarisée

L’école de la République est le bien commun à tous nos enfants, quelles que soient leurs origines géographiques ou sociales et quel que soit le bagage culturel et professionnel de leur famille. Elle doit être une chance pour tous. Chaque élève doit être traité avec la même bienveillance et la même exigence. Il doit pouvoir y être instruit et formé pour avoir toutes les chances de réussir sa vie citoyenne et professionnelle.
Aussi, il est indispensable que les conflits qui peuvent exister à l’extérieur n’entrent pas dans l’enceinte des établissements scolaires. Charge aux villes, aux conseils départementaux, aux conseils régionaux, à l’éducation nationale, à l’état de veiller à la sécurité dans les écoles, collèges et lycées, aussi bien à l’intérieur qu’à leurs abords. Cela devra se traduit par une présence policière aux abords des établissements plus marquée et par l’installation de vidéo surveillance qui dissuadera les éventuels trafics et permettra l’identification de fauteurs de troubles.
Professeurs et professeurs spécialisés quand cela est nécessaire, assistants d’éducation et médiateurs doivent être recrutés en nombre suffisant. Parce que prévenir la violence, c’est d’abord une question d’éducation. Cela implique évidemment les parents qui sont tenus de jouer leur rôle et qui doivent par ailleurs être davantage incités à participer à la vie des établissements.

L’école, terreau de la cohésion

Dans son livre Kiffe la France, Jean-François Chemain, un agrégé d’histoire qui a enseigné pendant dix ans dans une banlieue difficile de Lyon, livre un très beau témoignage, riche d’enseignements. Il montre combien il est important que l’école (surtout dans les zones d’éducation prioritaires) permette de nouveau aux élèves d’assimiler une culture et une histoire communes pour qu’ils se sentent appartenir à une même société, à un même pays. 
Cette cohésion ne peut se faire que s’il y a une réflexion de fond sur ce que l’on enseigne. Le choix des programmes, notamment en histoire, n’est pas anodin. Plutôt que la détestation de soi, de la culture et de l’histoire françaises, il faut transmettre l’amour de son pays à travers ses grandes œuvres et ses grands faits.

Enseigner, une vocation à valoriser

Entre l’image dégradée du métier d’enseignant, la casse des concours de recrutements et de la formation initiale (sans parler de l’indigence de la formation continue) et des salaires parmi les plus bas en Europe, on comprend aisément la crise des vocations ! Il faut rétablir le statut du professeur qui fait autorité par son savoir et son savoir-être.
Il faut travailler à une formation plus ancrée dans la vie professionnelle dès la préparation du concours et non pas après comme c’est le cas aujourd’hui. Il existe un décalage aberrant entre les exigences des concours de l’enseignement et celles du métier. Les concours jaugent uniquement des savoirs universitaires (indispensables au demeurant pour enseigner) et ils excluent toute évaluation pratique ainsi que toute vérification de connaissances solides en matière de pédagogie et de psychologie. Enfin, il faut permettre une réelle mobilité professionnelle aux enseignants, inexistante aujourd’hui.
Parce que je crois que l’école doit être le lieu de la réussite pour tous. Je m’engage, si vous me faites confiance pour être votre député, à défendre l’école et le métier d’enseignant. Je veux par ailleurs encourager des initiatives qui donnent leurs chances aux enfants qui ont besoin d’un encadrement plus marqué.

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